Quelle place pour les opticiens dans le "Pacte de lutte contre les déserts médicaux" ?
Dévoilé la semaine dernière par le Premier ministre et baptisé "Pacte de lutte contre les déserts médicaux", un grand plan d’actions vise à rapidement circonscrire les zones territoriales en déficit d’offres de soins à travers, notamment, une optimisation des compétences des professions de santé de tous profils, dont les opticiens.
« Les déserts médicaux sont le symptôme le plus aigu et le plus persistant de notre fracture territoriale ». C’est par ces mots que le Premier ministre François Bayrou ouvre la présentation de son "Pacte de lutte contre les déserts médicaux", dévoilé en fin de semaine dernière. Parmi les leviers d’action prioritaires de ce programme qui se veut ambitieux et rapidement opérationnel, il y a en particulier l’optimisation des compétences des professionnels de santé, soit par l’élargissement de leur périmètre d’intervention, soit par le renforcement des coopérations interdisciplinaires. Dans cette perspective, les opticiens y sont mentionnés au titre de la fluidification de l’accès aux soins visuels en ces termes : « l’expérimentation permettant l’intervention des opticiens-lunetiers en Ehpad sera généralisée. L’adaptation des primo-prescriptions par les opticiens sera facilitée pour permettre aux patients d’avoir un meilleur accès aux lunettes, tout en contrôlant les professionnels engagés », est-il indiqué dans le document de synthèse présentant les grandes lignes de ce plan d’action gouvernemental.
S’agissant de l’intervention en Ehpad, rappelons que l’expérimentation se poursuit toujours dans deux régions-test (Centre-Val de Loire et Normandie) sous la supervision étroite des ARS locales et qu’elle est censée s’achever en décembre prochain. La proposition du gouvernement semble donc indiquer, à ce stade, que l’expérimentation pourrait monter en charge avec, possiblement, d’autres régions intégrées à la phase-test en cours. C'est du moins ce que l'on croit comprendre. Autre rappel à faire en ce qui concerne, cette fois, l’adaptation des primo-prescriptions : pour mémoire, l’opticien peut, depuis juillet 2024, adapter la correction prescrite en primo-délivrance sous réserve d’obtenir l’accord du prescripteur (« ou du moins en l’absence de refus de ce dernier dans un délai de dix jours », précise la FNOF qui mène d’ailleurs actuellement une enquête d'impact sur le sujet). Ce que ne détaille pas, pour l’heure, le "Pacte de lutte contre les déserts médicaux", c’est comment l’adaptation des primo-prescriptions par les opticiens sera « facilitée ». En réduisant, par exemple, le délai maximum de réponse du médecin - les fameux dix jours donc - à la demande d’adaptation formulée par l’opticien ?
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